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Humilité

         Pour en percevoir la force initiatique nous allons utiliser les sciences fondamentales : astrologie, magie et alchimie.

            Sur le plan astrologique, l’humilité est la reconnaissance que dans l’univers, chaque être n’est pas le centre du monde. Il a une place, non interchangeable, un rôle, une fonction à jouer et qui ne se choisit pas selon le bon vouloir. C’est donc l’absence de vanité et la prise de conscience de nos insuffisances.

            Il nous appartient de ne pas nous croire arrivés à un état de réussite, et de chercher une dynamique plus que des acquis. Nous sommes dans le courant de la vie et non la vie même.

            La racine « humilis » qui a donné « humus » et « humilitas », a une connotation de « bas, proche de la terre, effacement ». Le fait de se retrouver au ras de terre, c’est à dire au sein même de la nature, induit un déconditionnement. C'est celui de nos pulsions instinctives, notre vanité, notre intolérance, notre mental, notre ego. Il nous met progressivement en état de réceptivité de la loi naturelle et donc d’approche de la vérité, par élargissement de notre champ de conscience.

            L’humilité nous propose le lâcher-prise de tout ce qui est vain, des fausses valeurs, et la soumission volontaire à la Loi Divine.

            A notre naissance, nous avons en nous une capacité d’humilité qu’il nous appartient d’atteindre par le travail. L’Œuvre se formule par le symbole qui est la voie de l’humilité. En effet, il nous montre notre ignorance rationnelle devant le sacré; il nous donne envie de le connaître comme de le vivre à notre juste place.

            L’humilité dans la recherche de la vérité est une condition sine qua non pour rester sur le chemin de l’initiation. Aller vers la vérité n’est pas la détenir. Participer en humilité à la construction du temple, c’est nourrir le feu de l’Oeuvre communautaire, seul moyen de vivre en vérité. Cela consiste à ne pas garder, s’approprier, mais à partager, ce qui est un acte communautaire.

            Il apparaît ainsi que cette vertu sous l’angle astrologique, revient à vouloir être utile à la place qui nous est donnée, à vouloir servir, en commençant par ses frères. Cela donne un sens à l’existence, en imposant le silence à nos désirs multiples et éclatés.

La magie, travaillée par le compagnon, ouvre à la perception que la connaissance ne va pas vers la complexité mais vers l’extrême simplicité, vers l’unité et non la multiplicité. Ce qui est simple est premier, c’est à dire primordial.

            A ce degré, nous partons à la conquête des formes primordiales que sont notamment les polyèdres. Par l’observation de la décomposition des polyèdres les uns dans les autres, on aboutit à la Pierre Cubique. C’est ce qui est évoqué dans la phrase rituelle « on trouve la Pierre Cubique dans les formes les plus humbles de la vie ». Les polyèdres sont en dehors de toute passion humaine. Ils nous amènent à cet état de vertu sans lequel aucune perception connaissante n’est possible, pour arriver à être totalement dépassionné.

            Les polyèdres nous donnent les premiers pas vers la transmutation et cela s’opère rituellement sur le pavé mosaïque. Là aussi il n’y a pas de hasard, et le rituel de consécration du temple indique que ce pavé est l’humilité.

            Il s’agit d’une façon d’appréhender la vie autrement qu’en dualité. L’existence est faite d’épreuves et de moments dont nous sortons vainqueurs ou vaincus, euphoriques ou abattus. Le pavé mosaïque permet de dépasser cette opposition. En ce sens, l’humilité est peut-être de dire qu’en chaque difficulté, la solution n’est que secondaire. Seul compte l’enseignement que l’on en tire.

            Vivre en humilité sous l’angle de la magie, c’est vivre sur le pavé mosaïque à la recherche de l’unité.

            Sur le plan alchimique, nous rencontrons le sens le plus profond de ce terme, qui donne alors la matière première de l’Oeuvre.

            C’est une vertu qui a les mêmes caractéristiques que l’humus.

            Qu’est-ce donc que l’humus?

            Aucun agronome n’a jamais pu le définir précisément, ni par conséquent l’analyser. Tout le monde reconnaît son existence mais on ne peut le synthétiser. L’humus provient de la lente décomposition de la matière organique morte par l’action de micro-organismes: c’est vraiment l’action de la vie à partir de la mort. Cet humus, une fois constitué, est très stable et durable, comme l’or. C’est l’or de la terre. Et ceci d’autant plus qu’il est indispensable pour la fertilité d’un sol. L’humus est également le lien de la terre. Il la structure en fixant différents éléments, notamment par le complexe argilo-humique. Il donne ainsi une consistance et une stabilité au sol, contrairement au sable qui ne contient pas d’humus. Cet aspect de lien nous renvoie au concept d’amour et de fraternité.

            Tous ces rapports analogiques éclairent bien le sens de l’humilité. Elle est liée à la vie et à la mort. Elle est la garante de la fertilité d’une communauté. Elle est la clef de toute transmutation. La chambre du milieu vit la mort en humilité en se donnant totalement pour que le mystère s’accomplisse ici et maintenant.

            Cela produit une indifférenciation, début de tout processus alchimique. Le maître rend son être intérieur semblable à une terre vierge et pure. Celle-ci pourra ainsi être ensemencée sans risques par toutes les valeurs de transmutation. C’est cela faire le vide intérieur, ne plus être rempli de soi pour pouvoir s’emplir du divin.

            Le maître se considère comme un être de devoir. Cela consiste à vouloir quelque chose qui le dépasse. L’initiation est faite pour dépasser l’humain. Il ne doit pas penser qu’il est limité. Il n’est qu’un homme, mais son devoir est de créer et d’accepter de faire ce qui semble hors de ses possibilités. Le jour où une communauté renonce à l’orgueil de vouloir créer, elle périclite.

            Elle a le devoir de laisser un témoignage. L’humilité est son moteur pour faire vivre l’intelligence du cœur et témoigner sans attente de résultats : entende et perçoive qui veut.

            Cette vertu est ainsi le seul moyen pour la chambre du milieu d’être transparente. Elle laisse la lumière divine s’exprimer à travers elle dans une œuvre telle qu’il n’en a jamais existé de semblable auparavant.

            Vivre en humilité sur le plan alchimique, c’est accéder au plus beau des trésors, à l’or le plus pur, au Verbe qui se fait chair dans l’Oeuvre. L’or, c’est la maîtrise. Les maîtres touchent l’or des sages, celui que fabriquent les Initiés passés à l’Orient éternel avec la chambre du milieu. Ainsi est-il possible de vivre la maîtrise de ceux qui vivent dans l’unité de la sagesse.

            L’humilité apparaît donc comme la voie longue et laborieuse de l’initiation. Elle peut ouvrir d’autres voies, peut-être plus brèves mais non moins laborieuses. Elle ne peut que s’accompagner de la fierté d’être à la recherche de la vérité.

            La synthèse de ces trois aspects, n’est-ce pas d’avoir l’humilité d’accepter de vivre selon la Règle. Et ceci « non nobis Domine, sed nomini tuo da gloriam », non pas pour nous Seigneur, mais pour la gloire de ton nom.


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