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I.1.1. L incree ou le monde de la Cause

 « J’appelle divin, non ce qui est engendré, mais ce qui est incréé » (Hermès trismégiste. Livre premier. Traité 2).

« La Cause première régit toute chose sans se mélanger à elles. Cette Cause première de toute chose est la Raison, le Logos, le Verbe dans le Principe » (Maître Eckhart. Commentaire de l’Evangile de Jean).

« Seule la nature suprême et incréée, c’est à dire la Trinité divine, a droit de revendiquer cette totale et unique simplicité d’essence qui fait qu’en elle il n’y a pas ceci et cela, ce lieu et cet autre lieu, ce temps et cet autre temps » (saint Bernard. Sermon 80 sur le Cantique des Cantiques).

« La Cause causale est unité incompréhensible et métaphysiquement, de Un devient Deux, ce qui donne la cause cosmique, triple en une unité ; celle-ci est alors accessible » (R.A Scwaller de Lubicz. Propos sur ésotérisme et symbole).

« Si Dieu était explicable, il ne serait pas » (Xavier Grall – L’inconnu me dévore).

 

            La difficulté de ce sujet est d’en parler alors que le monde de la Cause n’est pas définissable, puisque ineffable, inaccessible à l’homme. Le définir serait le réduire à notre compréhension humaine et tenter de le manifester ; nous tomberions dans le monde des idoles, des superstitions et de la croyance, du dogmatisme des religions. Mais on ne peut en rester là car nous pouvons constater ce qui en jaillit : l’ensemble du monde manifesté, visible ou invisible.

            L’incréé, que l’on peut aussi nommer ténèbres, n’a pas été engendré ni conçu : il est celui qui est ; de toute éternité puisqu’il n’a pas de phase initiale. L’homme en observant le ciel s’est toujours posé la question sur la manière dont l’univers avait été créé : c’est le rôle de la cosmogonie et la plupart des civilisations en ont une ; la cosmologie ne fait qu’étudier les lois qui régissent l’univers.

            La Vérité étant une et son interprétation multiple, l’Egypte, pour éviter tout dogme, avait plusieurs cosmogonies ; celle de Memphis, ville de Ptah, où la création s’opère par le Verbe (nous la retrouvons dans le prologue de l’Evangile de Jean) ; celle d’Hermopolis, ville de Thôt, l’hermétiste, où tout provient d’un œuf contenant un soleil ou un calice de lotus ; celle d’Héliopolis où il était dit qu’avant la création de toute chose existe un océan d’énergie primordial, obscur et froid ; il s’y produit une vibration qui prend le nom d’Atoum, le Principe de création, celui qui est et qui n’est pas.

            S’il y a création, elle a une cause, donc un créateur que nous nommons Principe de création ; nous sommes les témoins de ses œuvres et il possède en lui des potentialités que nous nommons lois causales.

            La création est bipolaire (masculin, féminin). Le Un engendre la dualité créatrice ; quand il se pense il génère ce que nous appelons le Grand Architecte De L’Univers et la Veuve. Ces trois engendrent la Création ; seul le Un ne se manifeste pas et reste donc inaccessible mais est la Cause de tout ; par contre le couple créateur se répand dans la Création, déployant les causes.

            Ce Trois, en tant qu’incréé, est indéfinissable et n’appartient ni au temps ni à l’espace qui sont réservés à la manifestation.

            Le Trois de l’apprenti est différent : c’est le couple créateur, agissant dans la manifestation, qui produit un fruit.

            Les lois causales se manifestent dans le Temple par les piliers Sagesse, Force et Harmonie. La manifestation repose sur l’idée (Sagesse), le mouvement mettant en action cette idée (Force) et la recherche de l’Harmonie pour faire que cette idée se concrétise. Cette ternarité se met en mouvement par les fonctions créatrices symbolisées par les offices de la loge ; la voie initiatique, par ce Trois et ce Neuf, nous invite à revenir à la Cause et à vivre la genèse permanente. Ce retour correspond à la phrase évoquée par certaines religions : « Dieu s’est fait homme, pour que l’homme se fasse Dieu ».

         La Cause reste dans l’incréé et demeure distincte de la création. Elle nous est précisée par Jean : « Dans le Principe est le Verbe et le Verbe est la Vie et la Vie est la lumière des hommes ». La conscience de l’homme éveillé perçoit cette Cause non en tant qu’elle-même mais comme Verbe, Vie et Lumière, donc comme vibration originelle : son, mouvement et énergie ou bien Harmonie, Force et Sagesse. La raison/Cause ne nous est pas accessible mais les trois qui en résultent nous la révèlent indirectement comme la voile révèle le vent. Toute œuvre non régie par ces Trois-là n’est pas de même nature que la Cause et ne peut durer. Ces Trois-là sont causals et on peut donc les appeler Lois Causales.

            Que nous propose alors le rituel pour vivre selon la Cause ? Il évoque ce qui jaillit de l’incréé, à la limite qu’est l’Orient et la voûte étoilée. L’incréé est représenté par le Delta lumineux alors que la lumière unique brillant éternellement devant le Vénérable Maître symbolise le Un qui s’est déjà pensé et toujours prêt à se démultiplier en Neuf. Ce Delta représente le Soi vers lequel tout initié doit se diriger. Cette lumière est éternelle et lorsque nous la trouvons en nous, nous vivons en éternité. Elle est notre parcelle de lumière, notre part d’incréé non encore-accomplie qui frappe à notre porte pour que nous lui ouvrions afin qu’elle retrouve son chemin vers la lumière. Elle est, pour certains, l’espérance de l’accomplissement du divin en nous.

         A l’Orient se tient le Vénérable Maître pour faire naître ce qui est (par exemple initier un profane qui existe depuis sa naissance terrestre mais naît à la vie spirituelle) et ce qui n’était pas encore (concevoir une œuvre telle qu’il n’y en a jamais eu de semblable auparavant et la faire venir à l’existence).

            Les Initiés passés à l’Orient Eternel sont des hommes qui, par le développement de leur conscience, sont entrés de leur vivant en contact avec l’incréé ; ils ont alors laissé une trace. Ils sont passés au-dessus de la voûte : les étoiles sont le symbole de la trace de leur conscience dans le ciel des causes.

         Quand nous voyageons et œuvrons dans le temple couvert, nous ne sommes pas dans l’incréé mais dans l’invisible que nous explorons ; le rituel nous donne la carte de l’au-delà (sous-entendu de l’invisible).

            Notre existence profane nous a confinés dans un paraître bien éloigné de la Cause. Seule une approche transcendante par le développement de l’intelligence du cœur nous permet de nous en approcher par un retour à la simplicité et à l’humilité. La vieillesse n’y peut rien avec la perte de nos forces physiques et un affaiblissement de nos capacités réactives ; elle ne fait pas de nous des sages ; elle n’est qu’un maquillage nous faisant apparaître dans un état de décomposition plus ou moins avancé, alors que notre quête est de réunir ce qui était épars pour revenir au Un.

            Nous avons tous en nous le potentiel pour y parvenir avant notre décès. Cette démarche bien qu’individuelle doit s’accomplir avec une Communauté initiatique qui s’appuie sur la Règle et poursuivant le même objectif : retourner à la Cause. C’est par la transmission de la vie initiatique que peut se perpétuer la loi d’amour qui est la seule voie nous permettant de nous relier au Principe, c’est-à-dire à l’incréé.


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