Il fait partie des trois qui dirigent la loge, ternaire insécable représentant le divin dans sa manifestation. Par leur intermédiaire, l’incréé prend corps, l’idée devient forme, l’invisible devient perceptible. Ils sont tous trois porteurs du maillet dont les vibrations sonnent l’origine de toute création ; ils sont donc l’essence des lois causales qui génèrent la création avec les polarisations de l’unité primordiale que sont la Sagesse, la Force et l’Harmonie.
Le Second Surveillant est le pilier Harmonie, c’est à dire la mise en forme de la création, issue de l’impulsion créatrice du Vénérable Maître, qui est elle-même transformée et animée en concept par le Premier Surveillant.
Avec le Premier Surveillant et le Trésorier, il forme la tri-unité de l’aspect opératif de l’atelier, au service de l’Oeuvre. Il veille à la parfaite harmonie de ce qui est réalisé.
Il incarne la loi causale d’interdépendance. Sa fonction est de manifester que tout est lié dans l’univers, que tout est Un. Il manifeste l’Amour dans son aspect astrologique ; toute chose qui est à sa place, a une utilité à la fois locale et cosmique, donc absolue. Elle peut alors être nommée et avoir une existence réelle. Situé au midi, il est là pour nommer les êtres et les choses en pleine lumière. Il fait vivre le principe d’irradiation qui révèle le vêtement de lumière caractérisant tout ce qui porte la vie. L’irradiation est une réaction vibratoire de la substance face à la pénétration des forces cosmiques, de l’énergie spirituelle qui inonde l’univers. Toute matière est traversée par le flux d’énergie cosmique et est donc habitée par l’essence de la vie divine. Le Second Surveillant correspond à cette résonance, à tous les niveaux possibles.
Il fait face à la colonne du nord, qui peut signifier «en force» ; il en a la responsabilité ; il exprime donc qu’en l’homme est la force de la lumière divine.
Il a en charge le bon fonctionnement de la Chambre du Symbole qui rassemble les Apprentis. Il s’exprime en enseignant l’usage du symbole, clé de la langue sacrée. S’il fait bien son travail, les Apprentis sauront lire et écrire et pourront aborder l’Art du Trait.
Véritable laboureur dont le soc brise la croûte d’une terre vierge pour la rendre apte à recevoir la semence, il enseigne le sens de la Communauté et fait passer de la dispersion du monde profane à la cohérence harmonieuse de l’univers sacré. Incitant à la participation, au service, au devoir, il aide le nouvel initié à s’intégrer à l’égrégore communautaire. Mais son enseignement n’est pas celui d’un maître d’école. Il conduit les Apprentis à s’interroger sur la signification des choses ; il les place sur une voie de juste perception. Il est un éveilleur, un guide vers la Connaissance. Il incite à poser des questions d’une manière vitale, ce qui conduit chacun à rechercher par lui-même des éléments de réponse. A l’Apprenti de découvrir ses potentialités, en harmonie avec la Communauté et avec l’aide de son surveillant qui décèle les écueils et les obstacles. Ainsi se crée le temple intérieur, l’athanor qui développera plus tard le feu de la transmutation.
Le symbole de sa charge est la perpendiculaire. Celle-ci permet de pénétrer le haut comme le bas, de rendre l’initié droit et de lui conférer la rectitude. Le fil à plomb indique le chemin du nadir, centre de toute chose vers lequel l’initié descend pour prendre conscience de sa nature réelle et travailler sur soi. Il peut alors remonter la perpendiculaire d’un trait, dans la hauteur comme dans la profondeur. Le plomb du fil, en forme de cœur, est le métal destiné à être transmuté dans ces allers et retours incessants.
Le Second Surveillant est la clef de l’épreuve de l’Air. Le néophyte doit, pour le rejoindre, traverser l’espace qu’il représente. Il permet de s’élever au-dessus des phénomènes apparents pour atteindre la consistance de la Tradition. Il veille avec vigilance à la pureté de la réalisation initiatique. Il déleste le futur frère de ce qui l’alourdit, le colle à la matière. Il fait éclater la gangue des préjugés et des conditionnements. Il fait passer du moi au soi par la voie royale qui permet d’accéder au cœur des choses sans passer par l’intellect. Le nouvel initié devient alors responsable de sa destinée.