Ce mot signifie « qui réside dans ». 

         Le Principe créateur est la source de la création, mais il est en même temps le phénomène et le résultat de ce phénomène. En tant que créature, l’homme a la capacité de retrouver le lieu d’où il vient grâce à l’immanence.

         Celle-ci se traduit donc par l’incarnation du divin qui devient alors perceptible à l’homme. C’est le Verbe qui se fait chair. Cela correspond au « coagula » de l’expression alchimique « solve et coagula ». Sans l’immanence, il est impossible d’avoir conscience du Principe, comme du phénomène de la création. On n’en verrait que le résultat, c’est à dire le monde créé.

         L’immanence est une réalité attestée par des millénaires de tradition, et tout être peut en trouver la confirmation dans son intime conviction, par un examen impartial au plus profond de sa conscience.

         Or celle-ci, et donc celle de l’univers et du Principe créateur, relèvent du monde de l’invisible, de l’immatériel, de l’impalpable, et « res horribilis » pour la science actuelle, de la métaphysique. Il ne faut jamais oublier que la science n’est qu’un outil, prodigieux certes, mais un outil tout de même.

         L’enseignement initiatique, et donc symbolique, fait comprendre  à l’initié que l’immanence n’est pas autre chose que l’expression du Un dans le Multiple. Cette réalité n’est certes pas toujours perceptible d’emblée, ni par un mode rationnel. C’est l’intuition et l’épanouissement du « cœur-conscience » qui permettent d’en avoir la connaissance.

         Telle est la conception traditionnelle et éternelle de la présence de Dieu en soi. On peut ainsi accéder  à la transcendance, qui est la remontée vers la source, et comprendre le « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras le monde et les dieux », comme l’énigmatique formule alchimique « V.I.T.R.I.O.L. ».