Elle a deux grandes acceptions :
1°) l’action de se déplacer,
2°) la structure permettant de passer d’un niveau à un autre, ou degré.
Voyons d’abord l’aspect déplacement.
Conceptuellement, marcher, c’est aller de l’avant, le contraire de l’immobilisme.
L’enseignement initiatique est mouvement jusqu’à aboutir à la connaissance du centre. Mais même arrivé au centre de toute chose, l’initié ne s’arrête pas. Par la transmutation qu’il a réalisée, du cœur il va aller dans une autre dimension, celle de l’Esprit, du concept afin de rayonner et d’agir sur la genèse.
Pour rappeler l’importance de cette mise en avant, chaque grade a une marche particulière.
Les trois pas de l’Apprenti s’effectuent dans le carré de la genèse. Il commence le parcours initiatique par « trois pas dans l’angle d’un carré long ». Il fait ainsi connaissance avec la réalité de l’univers et du Principe qui le régit.
Les deux pas complémentaires du Compagnon, l’un à droite, l’autre à gauche, ne sont pas l’effet du hasard, mais l’expression de la volonté de l’initié d’avancer d’une façon consciente et réfléchie. Il explore le monde. La magie est sa finalité, et la marche révèle toute la puissance de la magie créatrice dont il est dépositaire, en relation avec la connaissance des Petits Mystères révélés par la Pierre Cubique et les corps platoniciens.
La marche du Maître introduit de plain-pied dans l’alchimie et les Grands Mystères. Par le déplacement autour et au-dessus du sarcophage où repose l’Esprit d’Hiram, il est devenu maître de la mort, dont il reconnaît l’absolue nécessité. Ce changement d’état, cette transmutation, font trouver la Pierre Philosophale qui permet de changer en or pur tout ce qui est entrepris.
On s’aperçoit que la marche de l’initié correspond à une mise sur la Voie. Elle offre la possibilité, en fonction des Nombres qui sont connus, de franchir toujours de nouvelles portes.
C’est un guide secret dont il convient de percer le mystère en s’affranchissant des multiples et anciennes exégèses d’ordre rationnel, mental, psychologique ou moral, qui ont eu leur utilité mais sont aujourd’hui dépassées.
Mais l’homme, sur la voie spirituelle, n’en est pas maître. Quand il entre dans le temple où les travaux sont déjà ouverts, venant de l’extérieur, il doit se mettre en harmonie avec l’espace spécifique créé par le rituel d’ouverture à un grade précis.
Dans sa quête, l’initié, sans se retourner sur les étapes passées, s’élance avec ardeur vers les nouvelles étapes qui le rapprochent de la source de lumière. Il est entraîné, en fait, sur les pas du Principe. Il abandonne son corps pour se déplacer efficacement dans l’invisible. Tout repose alors sur la justesse de cette démarche, de la conscience de l’œuvre et de la connaissance du tracé.
Voyons maintenant la marche en tant que degré.
C’est le concept d’élévation qui vient tout de suite à l’esprit.
Elle sert à passer d’un niveau à un autre, autrement dit cela correspond à un changement de plan, aussi bien dans le domaine matériel, mais aussi et surtout en initiation, dans celui de l’Esprit, de l’élargissement du point de vue et, par conséquent, de la conscience.
Le temple manifeste parfaitement ce symbole puisque l’autel comme le trône du Vénérable Maître ne sont accessibles qu’en franchissant des marches.Plus l’on s’élève plus le champ de vision s’agrandit jusqu’à la contemplation de l’horizon, de l’infini, et plus la conscience du Devoir devient inéluctable.