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Noir

         Telle est l’absence de lumière, de tout rayonnement, contrairement au blanc qui contient l’ensemble des couleurs du prisme. La science moderne sait faire des boîtes noires, capables d’absorber toute lumière. Le principe est le même pour les trous noirs de l’espace sidéral.

         Cette couleur symbolise l’état principiel de non-manifestation. Voilà donc celle des ténèbres primordiales, de la nuit, de l’incréé, de l’indifférencié originel, source de chaque chose créée. Le chaos, matière divine de l’Oeuvre ou océan primordial, est ainsi ; il contient les semences de tous les possibles, prêtes à venir à la manifestation dès que le Principe le souhaite. Le noir correspond bien au monde des potentialités cachées, non encore exprimées. C’est la grotte où naît le Christ, la crypte-utérus qui, fécondée, va donner naissance à une nouvelle vie. On comprend ainsi que l’icosaèdre est bleu nuit, pas complètement noir car il fait partie du monde créé de la Pierre Cubique. D’ailleurs, en héraldique ces deux couleurs ont toujours joué le même rôle.

            Cette teinte n’a donc rien d’humain. Le Tao Té King dit bien :  « Connais en toi le blanc, adhère au noir ». De fait, il est la couleur du feu secret. En héraldique médiévale, les flammes sont plus fréquemment ainsi que rouges. Tel est le soleil nocturne, symbolisé par la pierre noire dans l’ésotérisme chrétien, le « sol invictus » qui brûle le visage de l’initié accompli et l’assombrit. Le nom et les traits propres disparaissent, effacés dans le confondement divin. Dans l’Islam, la Pierre de la Kaaba confirme tous ces attributs. Au moyen âge, un chevalier noir n’est ni bon ni mauvais ; il cherche simplement à cacher son identité. Il en est de même de la sulamite du Cantique des Cantiques qui est pourtant belle. Cette brûlure débarrasse de la gangue des apparences transitoires pour dégager la réalité profonde de l’être, la matière première essentielle.

            Ce feu est celui qui couve sous la cendre. C’est le hiéroglyphe qui signifie kemit, la terre d’Egypte, la terre matricielle qui nourrit les hommes. Riche en humus et donc fertile, elle reçoit la semence qui, par sa mort, engendre une nouvelle plante. Elle est capable de faire surgir la vie ou de la régénérer. Elle correspond à la terre de la crypte où il fait complètement nuit et où se trouve la tombe d’Hiram. Par le mythe s’ouvre le concept de la mort et de la résurrection à un état supérieur.

            Cette couleur est mise en œuvre par la Veuve, vecteur privilégié de l’incarnation de l’initiation. Cela indique sa nature indifférenciée Elle correspond aux Vierges noires qui étaient à l’origine vénérées dans les cryptes des églises qui les abritaient. Elle n’est pas en deuil. D’ailleurs le noir ne correspond au deuil que depuis peu, selon une déviation humaine bien classique. Il représente la virginité primordiale, alors que dans le monde manifesté, la virginité est symbolisée par le blanc.

            Le noir exprime la première phase de l’œuvre alchimique. Tout commence toujours dans l’indifférencié, dans la nuit froide, dans la crypte. Dans la trilogie corps-âme-esprit, cela correspond au corps ou terre. Dans les rois mages, l’un est africain, indiquant cette première phase de l’Art royal. L’œuvre au noir est la mort du vieil homme qui s’indifférencie. Elle est la phase de la décomposition qui suit le mélange intime des matières premières dans l’athanor. Cette teinte se manifeste au cours de la cuisson ou digestion, qui provoque la putréfaction. Celle-ci ne peut se produire sans l’action du feu secret, de l’étincelle vitale communiquée à la matière inerte. Elle est donc excellente, positive, car elle est le principe de l’œuvre ; elle provoque la régénération et permet la permutation des deux autres couleurs de base que sont le blanc et le rouge. Le pavé mosaïque indique l’alternance des deux polarités de l’univers et leur égale importance. L’initié sublime cette apparente opposition par une résolution des contraires, porte vers le Feu créateur. Le blanc n’est jamais absent du noir ; la lumière naît des ténèbres.

            Pour l’individu, cette couleur sera donc celle de l’humilité (cf. l’humus), de la patience, de la tempérance. Rien de négatif dans tout cela. D’ailleurs nombre de jeunes femmes d’aujourd’hui aiment à s’habiller ainsi et n’en sont pas moins gaies et heureuses, insensibles au poids des interprétations de l’église chrétienne, notamment du péché originel qui a asservi nombre de générations sans les élever spirituellement.


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