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Occident

             Dans le temple couvert, la connaissance de l’Occident est avant tout celle du Couvreur qui en garde la porte à double battant. On n’entre pas par cette porte mais on la franchit en sortant. C’est le cas à chaque tenue, pour accéder au banquet puis retourner au monde extérieur, ou au décès individuel.

            L’Occident n’est donc pas un arrêt mais un lieu de passage. Le Vénérable Maître y sort en gloire, suivi de tous les frères pour porter au-dehors l’œuvre commencée dans le temple. La lumière du matin, d’origine principielle, à la première heure, a irradié l’œuvre de la communauté et s’est enrichie du travail effectué, de la conscience du temps et du lieu. A la douzième heure, la lumière s’estompe ; elle va se régénérer dans un autre monde. Elle plonge symboliquement dans les ténèbres pour s’y révéler. La Sagesse issue de l’origine retourne à sa source. La communauté, alors, sort du temple. Elle présente cette lumière enrichie à l’extérieur, à ceux qui n’ont pas pleine conscience de sa réalité. L’initié rend ainsi son existence cohérente avec sa quête.

            Le Jardin des Hespérides était situé à l’Occident. Les trois Hespérides, ou nymphes du couchant, gardaient, avec l’aide d’un dragon, le jardin des dieux, aux limites occidentales de la terre, c’est à dire de la manifestation. Passer à l’Occident revient à passer dans ce jardin divin.

            Dans la plupart des traditions, la mort se passe à l’Occident. « Occidere » signifie tuer, périr. Telles sont par exemple la rive ouest du Nil, ou bien les scènes du Jugement dernier au portail ouest des cathédrales du moyen âge. La pesée des âmes s’y accomplit ; elle est la mesure de la conscience que nous avons su réaliser pendant notre courte existence ; nous y sommes confrontés à notre Nombre. Là est le lieu de descente vers la terre de la mort ; le soleil, chaque soir, s’y fait avaler par le ciel pour s’y régénérer dans l’obscurité, dans la lumière incréée, et renaître au matin à l’Orient, nouveau. L’Occident est le pôle de régénération car il provoque un basculement des énergies et un retour aux sources.

            Cette porte de la mort n’est donc pas un néant. Le corps subit certes les lois de la matérialité et retourne à la terre. Mais les éléments nobles et subtils, âme et Esprit, ne disparaissent pas pour autant. L’Esprit, cette part éternelle de l’énergie principielle donnée à tout être à sa naissance, retourne à sa source. Quant à l’âme, la fonction animatrice de l’individu, sa signature intime, elle subira un sort selon l’éveil de conscience pendant l’existence : soit une dissolution pure et simple, soit un rattachement à l’Esprit dont elle suivra la destinée. L’accomplissement ici-bas de l’être implique  des morts successives et permanentes à la porte d’Occident pour révéler sa nature divine et la mettre en adéquation avec la loi d’harmonie manifestée par la Règle.

            La vie en éternité passe par cette porte qui, parfois, mène à l’Orient Eternel ; c’est en tout cas le seul point d’où il soit possible de partir vers l’incréé. Cette porte est bien celle de la plénitude que nous pouvons tous ressentir lors d’un beau coucher de soleil. Elle est le but du chemin, l’accomplissement du voyage, pour peut-être renaître dans le Nord de l’Orient, pour l’éternité.

            Autrement dit, le véritable Orient, c’est l’Occident. Mais celui-ci n’existe qu’au moment où l’Orient est créé, quand le soleil apparaît à la porte d’Orient. Les deux sont donc indissociables et il est préférable de s’intéresser à l’axe qu’ils représentent. Ils forment le couple qui définit la course du soleil, selon les cycles éternels de la vie au travers des morts et renaissances successives. Le mythe occidental est solaire. L’Occident ouvre sur une dimension de transmutation, passage obligé que doit emprunter le « vieil homme » pour mourir et réapparaître à la porte d’Orient, à chaque fois plus lumineux.

            Dans le sens Est-Ouest, nous avons l’axe lié à l’entropie, l’usure. On reçoit à l’Orient et on donne à l’Occident. Mais ce don n’est pas en réalité une perte. Par le croisement des énergies, surgit le sens Ouest-Est qui est lié au renouvellement des forces qui préparent la résurrection, la régénération. C’est pour cela qu’il est dit que les Maîtres voyagent de l’Occident à l’Orient. C’est aussi pour cela que le Premier Surveillant est à l’Occident pour éveiller chez les frères la Connaissance du cœur, leur permettre de tendre le cordeau et leur donner un juste salaire.

            L’Occident se révèle ainsi comme un lieu et un moment d’une richesse exceptionnelle pour celui qui est en osmose avec la lumière.


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