Au niveau le plus humain, il y a les ténèbres de l’ignorance, de l’inconscience. C’est le domaine profane. Il s’agit alors de la simple privation de lumière, ou alors de l’expression du mal, de la destruction.
La liberté de l’homme est de choisir entre refuser d’être éclairé, ou bien l’accepter en simplicité : « A tous ceux qui l'ont reçue, il a donné le pouvoir de devenir Enfants de Dieu », de devenir les véritables Fils de la Lumière.
Au niveau plus général du monde manifesté, il y a l’alternance du jour et de la nuit, de la clarté et de l’obscurité. Tout dans la création est composé de ces deux éléments cycliques indissociables et complémentaires. Nul ne peut renoncer à cette double nature.
Le premier livre de la Bible, la Genèse, nous les décrit ainsi :
« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vague et vide,
les ténèbres couvraient l’abîme, l'esprit de Dieu planait sur les eaux.
Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne et Dieu sépara la lumière et les ténèbres ».
L'opposition n'est donc qu'apparente. La vie commence toujours dans l’obscurité. Il en est ainsi de la graine enfouie en terre pour germer, de l’œuf dans la matrice où se poursuit la gestation, avant d'apparaître au jour. C'est tout le symbolisme de la crypte, lieu contenant en puissance toute la lumière encore incréée, lieu par lequel il faut passer si l'on veut découvrir « la lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde » (Prologue de Jean).
« Puissions-nous pénétrer dans cette ténèbre plus lumineuse que la lumière » dit Denys l’Aréopagite.
Les ténèbres correspondent au chaos primordial incréé portant toutes les potentialités prêtes à être révélées dès qu'elles auront été fécondées par la lumière pour engendrer l’Ordre Universel (ORDO AB CHAO).
Elles sont une matrice de création permettant à la lumière d’apparaître. Le Principe de création y repose, seul, éternellement (Moïse pénètre dans les ténèbres où se trouve Dieu. Exode XX,21).