Voilà une clé initiatique incompréhensible aujourd’hui pour le monde profane qui la rejette comme l’expression de sectes. Elle est pourtant universellement préconisée par toutes les spiritualités de tous les temps.
Elle est une ascèse nécessaire pour passer du monde des apparences au monde éternel des puissances de création. Le détachement des choses d’ici-bas permet à l'esprit de trouver la paix éternelle. Ce n'est pas illusoire mais s'expérimente chaque jour à l’endormissement. Il s'agit de s'éloigner de ce qui est soumis au devenir, de ce qui est temporel. Le Maître est dans le monde sans y être. Il s’y est préparé par les Petits Mystères. Le faux initié est celui dont les yeux sont rivés sur le ciel mais dont les pieds restent attachés au monde. Le Maître se comporte comme s'il était mort ; il est un homme céleste à qui rien n'importe assez pour le toucher.
Il s'agit en fait de prendre conscience de l'emprise de son ego et du conditionnement qu'il opère sur l’être. Sa tendance naturelle et perverse lui fait dénaturer l’instinct pour le soumettre toujours plus à l'emprise des sens. Ces derniers, s'ils ne sont pas canalisés, dominés, réduisent purement et simplement l’être en esclave soumis à ses passions, et perdant le sens de sa véritable dignité. Il se considère alors comme le seul centre du monde et regarde son environnement au travers du seul prisme de ses sens primaires résumés par les sept péchés capitaux (avarice, luxure, gourmandise, orgueil, colère, envie, paresse). Cet attachement est malheureusement sans faille la plupart du temps. Il est aux antipodes de l’état d’initié.
Se détacher de l'emprise de ses sens est donc fondamental pour recouvrer une vue lucide et vivante sur la position de l'être au sein de la création. Si tel n'est pas le cas, chacun des actes sera une réaction à quelqu’un ou à quelque chose, mais jamais une action libre et consciente en justesse et amour.
Le détachement nécessite un changement de la pratique de l'amour. Ce n'est plus de l’amour égoïste ou égocentrique de soi pour soi, par soi, mais un amour exclusivement tourné vers l’Autre.