Ce Nombre est en fait une proportion dite harmonieuse, dorée ou encore divine. Elle découpe un segment en deux parties, telles que le rapport de la petite à la grande soit égal au rapport de la grande au segment entier. Elle unit en harmonie des éléments entre eux, et unit le vivant au créateur. Par exemple, le nombril partage ainsi le corps humain. La compréhension de ce Nombre très particulier, dénommé aussi Phi, est primordiale et n’implique pas un savoir mathématique poussé.
Il permet de constituer une suite infinie où chaque terme est obtenu par l’addition des deux précédents, ou par la multiplication par lui du terme précédent : phiN+ phiN+1 = phiN+2. Autrement dit, il est le symbole de la Vie divine qui toujours s’engendre elle-même, tout en restant unique.
Selon Théo Koelliker : « Si l’on fait la somme du Nombre d’Or et de toutes les sections d’or successives qu’il renferme (c’est à dire de tous les éléments de la suite évoquée ci-dessus qui précèdent phi), donc la somme du Nombre d’Or et de tout son contenu, on obtient phi + 1 + 1/phi + ... + 1/phiN + ... = phi3 . Le Nombre d’Or et tout son contenu est égal à son propre cube. En géométrie à trois dimensions, une valeur cubique exprime l’espace. Symboliquement, le Nombre d’Or est donc aussi le Nombre de l’espace. Comme il est, en même temps, le Nombre de la Vie, il devient, par conséquent, le Nombre de l’espace vivant ». Ainsi, il est implicite au Principe, qu’il permet d’approcher, de comprendre et de connaître.
Il est dans le passage du Un au Deux (sa valeur est de 1,618...), moment délicat qui correspond à l’apparition de la Vie quand le Principe se pense. Il est au cœur du phénomène de la création et règne sur tous les autres Nombres, hormis Un. Cela se retrouve géométriquement quand il est dit que l’outil archétypal du Grand Architecte pour créer le monde est le dodécaèdre. Ce polyèdre révèle le Nombre d’Or, si bien que toute l’architecture du monde et donc des Nombres, obéit à Phi. La Vie divine régit toute forme, toute manifestation.
La Règle de l’univers porte Phi, si bien que la Règle sur l’autel des serments ne comporte pas 24 divisions égales, mais des proportions donnant toutes les ouvertures essentielles du compas.
Le Nombre d’Or guide la croissance des êtres vivants, contrairement au monde minéral, inerte, qui n’est que symétrique. La spirale en est la plus belle illustration, de l’ADN à certaines galaxies. La vie est dissymétrique. Telle est la signature du Grand Architecte. Toute œuvre qui se veut sacrée s’appuie sur ce Nombre ; sinon, elle est figée, non vivante, non harmonieuse.
Il préside donc à l’édification de la quasi-totalité des monuments prodigieux légués par nos anciens, depuis les pyramides égyptiennes ou amérindiennes jusqu’aux églises romanes ou gothiques, et dans de nombreuses peintures.
On le retrouve, sous-jacent, dans les rituels initiatiques occidentaux, notamment dans le tableau de loge. Faire « trois pas dans l’angle d’un carré long » permet de diviser la diagonale en moyenne et extrême raison, c’est à dire en rapport Phi. De là, le Compagnon arrive à l’Etoile Flamboyante, mesure de l’Homme en royauté. Cela justifie la Force mise dans l’étude de la Pierre Cubique, structurée par le Nombre d’Or. Ainsi découvre-t-on l’Harmonie pour accéder à la Sagesse de la Maîtrise.
Le jeu des Nombres est infini et nous aide à formuler le concept. Prenons un exemple pour l’illustrer. Un triangle rectangle de côtés 1 et racine carrée de phi, a une hypoténuse de phi (théorème de Pythagore). On peut considérer que racine carrée de phi, l’essence de la Vie divine, est le Principe créateur dans ce qui nous est perceptible, c’est à dire le Grand Architecte de l’Univers. Alors, on peut dire que la Vie (phi) résulte de l’action du Grand Architecte (racine de phi) à partir de l’Absolu (Un).