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         Ce sens est lié à la nourriture, qui, une fois absorbée, est perçue par l’Esprit qui en éprouve la saveur. Celle-ci ne s’atteint que par l’intérieur, car l’humain déforme les perceptions. La sagesse populaire dit qu’ « On ne sait de quoi il s’agit tant qu’on n’y a pas goûté ». Voilà donc le moyen de reconnaître l’Harmonie dans la manifestation.

            La langue, qui donne accès au goût, sert à la fois à avaler la nourriture pour assimiler les perceptions et donc se transformer, et à parler, c’est à dire à porter le Verbe. Il revient donc à l’Orateur de présenter ce sens au nouveau Compagnon. L’Harmonie peut jaillir par ce que l’on mange comme par ce que l’on formule.

            Les nourritures essentielles sont servies au banquet ; il s’agit symboliquement du pain et du vin qui donnent toute saveur aux fruits des arbres du Paradis. Ainsi peut-on accéder au goût si subtil de la fraise, symbole de vie. Ce fruit permet d’échapper au monde de l’existence, du perpétuel devenir, pour entrer dans le monde éternel de la vie.

            Sans eau, ce sens ne peut s’exprimer. Elle dissout de nombreux corps, et seuls les corps solubles ont une saveur. Celle-ci n’est accessible que par la dissolution, phase importante de l’Alchimie. L’aspect géométrique est révélé dans la Pierre Cubique où les polyèdres se transforment en d’autres selon des proportions précises données par la Règle.

            Composer et dissoudre sont deux opérations indissociables. C’est pourquoi le Compagnon doit pénétrer dans la Pierre Cubique pour en atteindre la saveur. En ouvrant la Pierre, on compose les polyèdres, on assemble, on construit l’Oeuvre. En la fermant, tout retourne à l’invisible, se dissout et révèle son piment. En fait, chaque chose créée tire sa saveur du divin, du feu créateur au coeur de la Pierre. Tout est de nature divine et n’a que le goût du divin. Toute amertume peut devenir douceur. Le néophyte boit une coupe dont le breuvage âcre est symbole de la dysharmonie qui empêche l’intelligence du coeur de s’épanouir, mais il conduit également sur le chemin de la transmutation. Le Compagnon apprend à goûter sans jamais ressentir d’amertume, sans regret ni remords, en libérant toute sa capacité de conscience à l’aide de la rigueur absolue de l’Art du trait.

            Physiquement, ce sens permet de distinguer le salé du sucré, l’amer de l’acide. Il faut apprendre à discerner les saveurs, distinguer ce qui est subtil ou insipide. La sapidité du sel est une des plus denses. Le sel est le salaire initiatique, le bénéfice spirituel que chaque grade peut toucher, modeste mais partagé en commun dans chaque chambre comme le veut la Règle. Le salaire éduque le goût.

            Celui-ci apparaît donc comme l’aptitude à discerner ce qui est subtil dans toute chose, à en cerner tous les aspects synthétiquement. Il est la faculté de percevoir intuitivement ce qui est harmonieux. Voilà le meilleur moyen de se nourrir judicieusement et d’éclairer le chemin. Il n’y a là rien de rationnel. On n’explique pas toujours ce que l’on aime ou n’aime pas.

            Avoir un désir initiatique revient à avoir le goût de l’Initiation, qui augmente au fur et à mesure qu’on en absorbe. Cela éclaire toute l’existence et fait vouloir apprécier les joies de la vie en esprit. Y a-t-il plus céleste suavité que l’appétit de la lumière et de l’éternité ?

            Etymologiquement Sagesse vient de « sapius » et donc de « sapere », goûter. On parle d’ailleurs du Sel de la Sagesse. Celle-ci est ce qui s’apprécie par excellence ; on ne peut qu’en être amoureux, comme le Compagnon qui la poursuit de ses assiduités à l’aide de tous ses sens, mais ne pourra l’épouser qu’à la Maîtrise.


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