Quand on ne sert à rien, tout s’arrête. Un frère se demande toujours à quoi il peut être utile et comment. L’initiation n’est qu’une accumulation de devoirs, sans aucun avantage personnel.
Servir est l’acte le plus noble qu’un être humain puisse accomplir. Cela seul peut mener à la plénitude. En effet, le plus haut état de réalisation spirituelle se dit « AKH » en hiéroglyphes, c’est à dire « être lumineux ». C’est un état de rayonnement lumineux. Ce terme est synonyme d’« être utile ». Autrement dit, anagogiquement, les deux sont indissociables. Demandons-nous sans cesse quelle est notre utilité spirituelle, comment l’accomplir. Plus on connaît, plus on est dans l’acte de servir. Il en est ainsi avec les grades. Le premier serviteur de la communauté est le Vénérable Maître et toutes les fonctions en loge doivent suivre. C’était déjà le cas en Egypte car « HEM » en hiéroglyphe signifie en même temps le tâcheron et le Pharaon ; celui-ci est donc à la disposition des dieux et de son peuple.
Mais qui doit-on servir ? Celui à qui on a prêté serment. Celui-ci est donné sur les Trois Grandes Lumières, sous l’invocation du Grand Architecte, en présence de la Loge. Autrement dit, nous devons servir le Grand Architecte, l’Esprit, par l’intermédiaire d’une communauté initiatique qui vit selon ces trois lumières. Ainsi notre vie prend un sens. Cela signifie aussi que toute promotion d’un frère qui n’est pas capable d’être totalement disponible est une trahison de l’Esprit.
Servir la communauté est la clef de toute intégration. Et, avantage non négligeable, prêter attention aux problèmes de ses frères permet d’oublier les siens. On comprend donc que là est la seule action demandée à l’apprenti. Ensuite, cela ne s’arrête plus jamais, puisque tous les devoirs s’ajoutent et ne se substituent pas.
Néanmoins, cela n’implique pas d’être servile. Là est la vraie liberté. Si on sert, on est Un avec le Grand Architecte, et alors on est libre.