L’origine grecque dérive du mot « aimer ». N’est-elle pas proche de l’enthousiasme, qui signifie « transport divin », et elle représente donc l’expression du divin en soi. Les deux sont dus à l’amour du Créateur pour sa création.
La joie est un sentiment profond de plénitude intérieure qui envahit la totalité de l’être lorsque sa conscience s’élargit brusquement qu’il a pu ouvrir une nouvelle porte sur la réalité. Elle prend aussi sa source dans le sacré, quand l’être s’intègre en conscience à celui-ci. Elle résulte également du devoir accompli et du respect de la Règle, par l’harmonie réalisée entre le corps, l’âme et l’esprit d’une part, et la conscience plus ou moins grande du Principe.
Elle naît encore dans le fait d’œuvrer, dans le dépassement et jamais dans la facilité. Elle est l’indice le plus sûr du lieu où il faut travailler. En retour elle est source d’énergie pour agir. Sur le chantier, il faut s’en donner « à cœur joie », afin de rendre la Règle vivable, pour qu’elle ne soit pas sèche. Elle alimente le désir initiatique.
Elle est communicative, et une communauté la vit à travers les joies intérieures de ses membres, en fonction de leur amour de la Règle. C’est ce que traduit l’acclamation « Houzzai, Houzzai, Houzzai ! » que l’on peut rapprocher du « Hosanna, Hosanna, Hosanna in excelcis Deo ! » des chrétiens.
Toutefois, l’être ne peut prétendre isolément à cette joie dans sa totalité s’il n’est pas pleinement intégré dans une communauté. Ne naît-elle pas de l’harmonie réalisée ? C’est par la soumission en toute humilité à la Loi d’Harmonie que la conscience approche de la réalité et, par voie de conséquence, de la sagesse et de la connaissance, sources de la vraie joie.