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Moi (ego)

         Généralement, le moi et l’ego sont considérés comme un seul et même concept. On peut toutefois les distinguer suivant le point de vue où l’on se trouve.

EGO

       Dans son aspect psychologique, voilà le principal problème existentiel de l’homme, l’obstacle par excellence à toute réalisation spirituelle. Toutes les traditions sont unanimes sur ce point. L’ego se considère comme le centre de notre monde intérieur, voulant focaliser toutes les perceptions et tous les objectifs de l’existence. Il domine naturellement sur la personnalité, et c’est ce qui définit l’état de profane.

       Bien distinct en fait de la personnalité, il est en chaque homme l’individu dont les tendances profondes sont en opposition avec le monde qui l’entoure. Il fait dire à chacun : « Il y a moi et l’univers ». Il se reconnaît facilement : c’est lui qui fait penser en disant « Je... », et c’est lui qui donne à l’être un sentiment de solitude, d’isolement. L’homme accompli qui a dompté son ego n’est pas seul ; il est relié à tout l’univers, sans aucune opposition. L’ego est toujours seul, volatil et changeant, et n’est donc pas initiable. Il n’est pas transmutable. Il est l’usurpateur de la personnalité, et n’a en fait aucune vraie réalité.

       Il ne doit pas être détruit car ce serait une perte d’énergie vitale et donc un suicide. Cependant, toute voie initiatique demande de renoncer à son ego, de s’en dépouiller ; telle est d’ailleurs la signification du symbole de la mort du vieil homme. Cela consiste à le remettre à sa place, celle de serviteur de l’esprit. Une vigilance constante est nécessaire, car le serviteur voudra toujours devenir maître. La clef de la réussite passe par le regard des frères, le don de soi, la Règle.

MOI

       Sur le plan ésotérique, il se détache de l’ego pour définir la structure intime de l’être. On peut en effet considérer que le moi est ce qui correspond à la conscience d’être, et qui, de ce fait, ne concerne que le genre humain (un animal n’a pas de moi). Il spécifie chaque individu et lui donne son caractère propre. Il est le résultat de la signature zodiacale propre à chaque être et résulte des parts d’ombre et de lumière reçues à la naissance.

       De nature innée, il n’est cependant pas fixe ou immuable. Avec le temps, il peut se modifier, aussi bien vers la recherche de l’harmonie que vers la diabolisation. Cela dépend de l’acquis qu’il lui sera possible d’accepter, soit par sa volonté propre, soit par l’influence de son environnement, soit par les deux ensemble. La vie communautaire est un excellent exemple de cette modification harmonieuse du moi.

       C’est en effet le moi que le processus initiatique vise en premier lieu en lui faisant élargir son champ de perception et prendre conscience de la réalité, celle de la vie dans le sacré. Le moi est, en quelque sorte, la partie consciente de l’être, ni bonne ni perverse, qui est en capacité permanente d’évolution (ou d’involution) et d’extension de son champ de perception.

       Il est à l’inverse de l’ego qui est la partie purement instinctive et non consciente de l’être. Les deux ne sont donc pas comparables malgré l’assimilation abusive de la psychanalyse. L’ego correspond aux pulsions de la partie animale de l’individu. C’est lui qui entraîne l’être à l’exacerbation et à la jouissance des sens. C’est le fameux dragon symbolique qui doit être vaincu et dominé pour apporter son énergie ainsi contrôlée à la construction harmonieuse du moi. Cela permettra à ce dernier l’intégration dans le Soi. 


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