Ce domaine de la forme invisible se situe entre le ciel et la terre. L’invisible ou ciel n’est pas dangereux ; on y pénètre ou non, et on l’explore. Mais les mondes intermédiaires existent, même s’ils n’ont aucun intérêt sur le plan spirituel. Ils sont par contre chers aux occultistes, voire à certains psychologues, qui y recherchent des pouvoirs bien difficiles à maîtriser.
C’est un lieu d’existence indéfini, lié au temps mais non incarné, et ceux qui y résident ne peuvent aller ni au ciel ni sur terre, à moins que des hommes leur en donne l’occasion. Saint Bernard dit d’ailleurs clairement (sermon 54 sur le Cantique des cantiques) : « Lorsqu’il tomba du ciel, l’ange rebelle se vit assigner pour résidence cet espace intermédiaire entre ciel et terre ». Il est donc toujours catastrophique d’y aller et de s’en préoccuper. Tous les Golem en sont issus. Il est empli d’esprits qui n’aspirent qu’à trouver une forme manifestée, visible. Y aller, c’est prendre le risque de leur donner accès à une forme et donc une possibilité d’action dans notre univers.
L’homme a le choix de ne s’intéresser qu’à la terre, c’est le matérialisme, au ciel, c’est la spiritualité, ou aux mondes intermédiaires, et c’est l’occultisme. Il y a incompatibilité stricte entre ces deux derniers et il est fortement déconseillé à ceux qui vivent dans le temple de fréquenter ces espaces médians où l’on risque de se faire aspirer sans rien pouvoir maîtriser. « Plaise à Dieu que je ne m’y trouve pas » est-il dit dans l’Evangile de Thomas qui ajoute : « Il y a quelque chose de vraiment mauvais, c’est le monde intermédiaire, le monde des morts ». Bien au contraire donc, celui qui acquiert ici-bas la résurrection par la démarche initiatique ne peut devenir un esprit errants dans ces régions troubles.