Ne cherchez pas le mot novonarité dans un dictionnaire, i1 n’y est pas repris, de même que novonaire ou encore ternarité. Ce sont là des néologismes engendrés et utilisés dans l’enseignement initiatique moderne.
Ce mot provient du Nombre Neuf (voir ce mot) et représente toutes les fonctions qui lui sont relatives. Il est le dernier des Nombres qui mettent en œuvre la genèse et marque donc un aboutissement. La novonarité qua1ifie cette arrivée avec tout ce qui en découle.
Neuf est le carré de Trois. Trois est le premier aspect préhensile de la pensée du Principe, celle qui, multipliée par el1e-même, révèle sa puissance accomplie après le cycle des Nombres précédents. Ceux-ci ont exprimé le mystère de la mise en œuvre de la création et énoncé toutes les lois causales et fonctions créatrices qui sont à la base de la loi d’Harmonie. C’est cette loi qui, transposée au niveau humain, donne la Règle. Le Neuf est donc la clef de l’animation de la pensée du Principe. La novonarité donne bien symbole de la perfection et de sa manifestation.
Si l’on revient à la base, la ternarité, l’initié sait qu’il en prend conscience par les trois grands Piliers qui soutiennent le temple et qui ont nom Sagesse, Force et Harmonie (Beauté). Telle est la façon initiatique d’appréhender les choses. Ce mode de raisonnement en Sagesse, en Force et en Harmonie fait comprendre le réel.
La novonarité va plus loin puisqu’elle réclame que chacun de ces points de perception soit lui-même considéré sous un angle ternaire. Elle n’est pas autre chose que la mise en mouvement de ces trois archétypes par eux-mêmes et, par ce fait, elle est l’aspect le plus pur de la connaissance. Elle est la triple expression de l’approche ternaire. Celle-ci est donc plus pure, plus avancée, et permettra à l’initié de toucher la réalité dans toute sa profondeur, dans son concept et dans son action.
En effet, une œuvre, pour être parfaite, doit avoir été conçue, étudiée et réalisée sous trois fois trois aspects. Voilà la façon traditionnelle de concevoir la pensée du Grand Architecte de l’Univers. L’Ennéade est la réunion de neuf entités. Elle est, en quelque sorte, le symbole de la novonarité. C’est pourquoi de nombreux mythes et traditions, dans leurs mystères, la représentent sous des symboles, des allégories multiples. Cela va des neuf Muses aux neuf Cieux en passant par les neuf Chœurs des Anges. Nous sommes devant le symbole de ta perfection céleste descendue au niveau de la manifestation et révélée par les Initiés Passés à l’Orient Eternel.
Mais quel est le rôle de l’Ennéade ? Elle permet la formulation du Verbe créateur en faisant apparaître la vision de l’œil, l’entendement des oreilles et la respiration du souffle divin. Ces trois aspects restituent au cœur le sens du juste rapport pour atteindre à la Connaissance. Il y a alors la petite et la grande Ennéade, complètement indépendantes du chiffre comptant les éléments qui les constituent et qui varie. Il faut éviter de confondre chiffre et Nombre. Ces deux assemblées concernent les Grands Mystères. La première est l’approche pratique, concrète de l’Alchimie, la deuxième en est l’approche par les causes.
Cela s’exprime par le mythe. En occident, le Maître doit vivre la trahison, être assassiné, démembré, et doit donc passer par la mort. La Veuve le retrouve et le ressuscite. Il réapparaît certes dans un nouveau Maître, mais surtout celui-ci émerge en tant qu’Hiram. Puis, au-delà, s’accomplit la remontée par l’Ennéade vers le Principe de création. Les offices de la loge incarnent cette assemblée que l’on peut alors voir fonctionner par le rite. Chaque frère, quel que soit son grade, a sous les yeux le jeu des Grands Mystères.