Un des cinq corps platoniciens, l’Octaèdre est constitué de huit faces triangulaires équilatérales assemblées en deux pyramides. Il a huit arêtes et six sommets. Il est le symbole de l’Air et correspond à la création selon le Huit, selon le souffle divin : « Je suis Un qui devient Deux, Je suis Deux qui devient Quatre, Je suis Quatre qui devient Huit, Mais Je suis toujours Un dans ces transformations ». Ce dernier Un est l’octaèdre. Le Souffle divin apparaît dans l’espace de manifestation de la vie par les huit fonctions animatrices du Grand Architecte.

            Ce polyèdre peut devenir étoilé, flamboyant, en plaçant sur chacune de ses huit faces un tétraèdre. L’Air rayonne. Il prend alors l’aspect de deux grands tétraèdres imbriqués, présentant donc un double Feu, unissant le Haut et le Bas, liant les polarités opposées. Espace informel de création, il est la résolution de la dualité. Il unit le Feu qui est cause de la putréfaction et celui qui est cause de la régénération. Ainsi sont rendus possibles tous les aspects de la manifestation. Tel un forgeron, le Grand Architecte manie l’Air et le Feu en créant le monde.

            L’octaèdre est dual du Cube, c’est-à-dire que les centres de ses faces forment un hexaèdre. L’Air, symbole de l’intelligence qui unit, fait passer le feu du ciel sur terre.

            Pour les Egyptiens, la pyramide constituait l’escalier permettant au pharaon défunt de s’élever jusqu’au dieu Rê, de rejoindre le Principe. La pyramide matérielle devait se compléter d’une pyramide spirituelle non apparente, prolongement des quatre arêtes vers le ciel, et également d’une pyramide souterraine la liant à la Terre et formant avec la première la manifestation de l’octaèdre (voir schéma).