Pour tout initié, le Principe créateur est le père de la création, la cause ineffable et inconnaissable à l’origine de toute chose ici bas. Il peut être considéré comme la cause unique, première, originelle, qui porte en elle, en potentialité, toutes les lois causales et les fonctions créatrices. Celles-ci, en descendant progressivement dans la manifestation, déclineront les mille et une formes de la vie issues de l’unité primordiale.
Pour les rationalistes, on peut considérer que c’est la cause secrète, cachée, invisible, qui a déclenché le Big Bang. Celui-ci n’a pu, en toute logique, voir le jour que parce qu’il y avait une cause préexistante. Il n’a pu s’accomplir qu’en fonction des lois d’évolution inscrites potentiellement en la Cause première ou Cause des causes.
La majeure partie des traditions fait référence à une cause unique, inconnaissable, ineffable, pour expliquer la genèse et ses générations à partir du dédoublement de l’unité primordiale.
Il est dit que c’est le Un qui se pense, qui se regarde, qui se réfléchit, qui se masturbe, affirmant par-là la prééminence du principe de dualité qui régit le monde.
Le Un, Absolu, Principe créateur, est la pensée, la conscience universelle. Il est immuable. Il est un œil gigantesque ouvert sur l’univers que créent le Grand Architecte et la Veuve. Il est la Cause, dès le moment où il décide de se penser. Il n’est manifesté ni dans le visible, ni dans l’invisible. Il est la Cause des causes et ne devient alors perceptible que parce qu’il devient Deux. C’est du Deux qu’émanent toutes les puissances de création dans la manifestation. Ce sont, d’une part, le feu divin, source de la forme, actif, que l’on nomme dans la tradition occidentale Grand Architecte de l’Univers ou démiurge, et, d’autre part, la substance spirituelle, passive, dans laquelle le Grand Architecte peut agir : on la nomme Veuve ou Vierge cosmique.