L’acception profane de ce terme consiste en une conclusion apportée à l’opposition thèse / antithèse. Elle ne résulte que d’un raisonnement binaire qui recompose ce qui avait été décomposé par l’analyse, restant au niveau du pur mental.
Tout autre est le sens initiatique qui relève du qualitatif et découle d’une modification de la pensée, passée du binaire (profane), au ternaire (Sacré). Il s’agit d’une quête de l’Unité dont la pensée symbolique est le moyen : par la voie des symboles, l’initié acquiert une pensée synthétique, il peut voir les choses simultanément dans leur unité et leur multiplicité. Le symbole permet d’accéder directement à la perception du Un, sans perdre de vue le multiple.
Par exemple, la graine est la synthèse de la plante entière, car elle est la complétude virtuelle de cette plante. Cela ouvre au principe d’identité qui veut que l’on ne distingue pas l’observateur de ce qui est observé. « Si je ne suis pas pierre avec la pierre, je ne la connais pas ».
Ceci est exprimé par le Nombre Neuf, multiple symbolisant la perfection réalisée par l’homme dans la manifestation. C’est par le Neuf que l’on peut comprendre ce qu’est la synthèse initiatique : sa racine, le Trois, origine de toute création, est représentée dans le Temple par les Trois Grands Piliers, bases de la pensée ternaire.
Devant un problème, l’Initié se doit d’en chercher l’aspect Sagesse, puis l’aspect Force, et enfin l’aspect Harmonie. Ceci est le début d’une approche au niveau des lois causales. Mais l’enseignement initiatique nous pousse à aller plus loin afin de découvrir tous les aspects possibles. Il faut alors rechercher la sagesse de la Sagesse, la force de la Sagesse, l’harmonie de la Sagesse. De même pour la Force dont il faut comprendre la sagesse, la force, puis l’harmonie ; et encore de même pour l’Harmonie. Telle est la novonarité qui permet de percevoir la totalité des possibilités, d’accéder à la pensée connaissante, de réaliser la synthèse.
Celle-ci n’est jamais un résumé, un « digest » qui suivrait une analyse. Cette dernière, fort utile par ailleurs, ne peut que suivre la synthèse qui relève du cœur-conscience et non du mental. Demandant un effort beaucoup plus grand, beaucoup plus délicat, elle ouvre les portes de la vraie Connaissance.
Et quel résultat lorsqu’elle vient enrichir le trésor de la loge, le bien de la communauté !