L’Apprenti est l’être qui vient de vivre la cérémonie d’initiation, et qui entre ainsi dans une communauté initiatique, au premier degré de l’enseignement ésotérique qui en compte trois : Apprenti, Compagnon, Maître. Il est placé sous l’autorité du Second Surveillant qui, aidé de tous les frères de l’atelier, va le guider, l’aider dans sa démarche. Toutefois, seul son travail pourra le faire avancer sur la voie. Sa place dans le Temple sera au Nord, lieu des potentialités créatrices de toute vie spirituelle naissante, lieu de toute origine.
Selon le pilier Sagesse, l’Apprenti apprend à lire et écrire la langue sacrée, celle des symboles, pour être capable, plus tard, d’aborder les concepts créateurs.
Il ne sait « ni lire ni écrire ». Seul, il ne peut se révéler à lui-même. Le rituel lui rappelle que seule une fraternité initiatique, et la vie en son sein, peut mener à la sagesse en lui révélant la grandeur et la nécessité du travail sur soi-même, aspect opératif majeur. Il fera tout pour devenir un membre à part entière de la Communauté, pour s’y intégrer, mais, contrairement aux sectes, sans perdre ses qualités originelles, une fois transcendées par l’initiation.
Il est réduit au silence pour se déconditionner des réflexes profanes, prendre conscience de son ego et de la puissance réductrice, dominatrice que celui-ci exerce sur son véritable moi. Par le silence, il trouve l’axe communautaire, et découvre les fonctions qu’il doit assumer. L’audition du Verbe qui circule dans la Loge construit son être véritable. S’il est capable d’entendre ce que proclame le devoir, il découvrira le chemin de vie.
Selon le pilier Force, l’Apprenti apprend à voir la Loge comme un cosmos. Il se met en mouvement dans la Loge par l’Astrologie, langage des astres. Par cette étude, il va comprendre sa raison d’être dans la manifestation, sa place au sein de la création, la réalité de la fonction communautaire, l’interdépendance totale de toutes les composantes de la nature. Il découvrira ainsi le monde des causes, l’ensemble des lois causales qui permettent à l’univers de fonctionner. Ces causes sont les neters égyptiens, les saints catholiques, les officiers de la Loge. Elles agissent comme des planètes dans le ciel, aucune n’étant indépendante. Il apprend à relier les éléments, comme il apprend qu’il est relié à l’univers.
Il déchiffre le Tableau de la Loge, qui se trouve au centre du Temple. Ce Tableau rassemble les outils de la création du monde, vue sous un angle ésotérique. Il correspond au carré de la genèse et au commencement de la perception de la lumière. C’est pourquoi l’Apprenti y accomplit sa marche symbolique qui consiste à faire « trois pas dans l’angle d’un carré long ». Cette marche le conduira, s’il travaille sans relâche, à la perception des mystères et à la vie en leur sein.
Cependant , l’initiation reste virtuelle pour lui. Il reçoit une fabuleuse puissance, mais ne sait pas trop quoi en faire. Il est sur la colonne « B », « BOOZ », qui signifie « en force ». Cette colonne de polarité masculine lui propose les moyens de faire face à cette puissance, et de diriger sa volonté.
Selon le pilier Harmonie, l’Apprenti s’exprime en servant ses frères, car il sait que la seule obéissance créatrice naît de la Connaissance. Là est le seul moyen de s’intégrer vitalement, et non intellectuellement, dans la démarche initiatique. Tel est son vécu qui passe par l’humilité et l’amertume.
Son premier travail, pour ne pas dire son travail primordial, consiste à tailler la Pierre Brute. Il la dégrossit pour la rapprocher d’une forme en rapport avec sa destination. Il lui appartient de trouver le bon angle d’attaque qui fait chanter la pierre et modifie l’être. L’apprentissage n’est que le dégrossissement du frère. L’Apprenti est celui qui s’occupe de la pierre sur le chantier pour la préparer.
Il débute par la connaissance des Petits Mystères, qu’il achèvera lorsqu’il aura parfaitement vécu son grade ainsi que celui de Compagnon.
Tout ce travail doit être fait en rectitude, comme le manifeste l’équerre située sur le compas et la règle, et ainsi que le confirme le signe d’ordre.