Questions/Réponses
QUELS SONT VOS LIENS AVEC LES AUTRES OBEDIENCES ?
La quasi totalité des Frères qui composent notre Communauté sont issus des obédiences et certains continuent à y œuvrer ; mais en tant que corps constitué, nous n’avons aucun lien avec celles-ci. Notre objectif est totalement différent de celui des obédiences qui cherchent à améliorer le sort du genre humain. Ce dernier étant tombé dans le matérialisme le plus absolu, beaucoup se sont mises au diapason. Nous n’avons pas à porter de jugement sur ce point. Pour notre part, nous pensons que le monde n’est pas que matériel et qu’à côté de sa partie visible existe une partie invisible qui le sous-tend. Celle-ci est perceptible par la reconnaissance du sacré et d’un ordre ; ce dernier est issu d’un Principe de création. Pour nous, l’Homme est tripartite : Corps – Ame – Esprit.
DE QUELLE GRANDE TRADITION VOTRE PHILOSOPHIE EST-ELLE LA PLUS PROCHE ?
Au sens général actuel, notre communauté ne véhicule pas une philosophie. Elle est cependant une amie véritable de la sagesse. Comme telle, elle essaie de percer l’éternel mystère de la Création et tente de faire trouver en eux-mêmes à ses adeptes les réponses aux trois questions fondamentales : Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ?
Elle n’est prisonnière d’aucun courant particulier, mais tente de rester dans le droit-fil de la Tradition universelle ou naturelle. Celle-ci qui évolue en permanence dans sa forme reste immuablement semblable à elle-même dans son essence, puisqu’elle est l’émanation de la Pensée du Principe.
L’initiation est la voie qui permet de s’approcher de cette dernière, et, si possible, de s’y fondre (transmutation alchimique).
DE QUELLE FORME DE TRADITION S AGIT-IL ?
Notre Tradition s’inscrit dans le droit fil de la Tradition universelle en Occident basée sur un mythe solaire. Elle est essentiellement vivante et s’efforce de présenter et de transmettre tous les moyens d’accomplissement des formes les plus sacrées de la vie (ésotérisme), telles celles formulées secrètement dans la pierre par les constructeurs des pyramides ou des cathédrales, véritables clefs pour le mystère des lois de création. Cette connaissance, transmise de génération en génération, a été recueillie, dans les temps modernes, par des communautés religieuses, en symbiose avec des Ordres de constructeurs. Elle s’est réfugiée, entre autres, dans des communautés écossaises et maintenant dans l’Ecossisme auquel se réfère le Rite Initiatique Traditionnel Ecossais (R.I.T.E.), version actualisée du R.E.A.A.
SUR QUEL MYTHE EST CONSTRUIT L ENSEIGNEMENT SYMBOLIQUE DE VOTRE COMMUNAUTE ?
Notre Communauté se réfère à la Tradition, celle-ci se référant depuis des millénaires en Occident au mythe solaire, à l’instar de celui des anciens Egyptiens ou de la tradition judéo-chrétienne. Son concept est celui de la mort à un état avec une résurrection à un autre état, en principe supérieur. Le mythe d’Hiram, apparu depuis trois siècles en Maçonnerie, est le successeur de celui du Christ mort et ressuscité, ou celui d’Osiris tué et ramené à la vie par Isis.
POURQUOI LA REFERENCE A L EGYPTE ANCIENNE EST-ELLE FREQUENTE DANS VOTRE DISCOURS ?
La tradition occidentale actuelle, issue d’un mythe solaire, plonge ses racines dans le legs des anciens Egyptiens, leurs sages étant arrivés à un degré de connaissance exceptionnel. Ils ont concrétisé et transmis dans la pierre la quintessence de cette perception des lois de la Création. R.A. Schwaller de Lubicz a été un des premiers, sinon le premier, à comprendre le message ainsi légué, et à pénétrer dans l’ésotérisme du concept égyptien de la Création et donc de la Vie. Son œuvre est remarquable. Par ses écrits il lève une partie importante du voile qui masque la réalité du vivant et permet aux initiés de comprendre le message symbolique et ésotérique de la Tradition.
EXISTE-T-IL UNE FORME DE CONTINUATION AVEC L OEUVRE ET LA PENSEE DE R.A. SCHWALLER DE LUBICZ ?
Toute communauté initiatique doit se référer à la Tradition. Celle-ci est universelle et, en quelque sorte, œcuménique. Elle n’est prisonnière d’aucun courant religieux, d’aucune vérité révélée, bref, d’aucun conditionnement. Par contre, elle est enrichie en permanence par l’œuvre de ceux qui participent à sa perception et à sa transmission ; c’est pour cela qu’elle est universelle. L’Histoire montre que l’on retrouve les mêmes concepts fondamentaux partout sur la planète selon le lieu et le temps. L’œuvre de RA Schwaller de Lubicz fait partie de ces jalons qui la nourrissent et élargissent les champs de perception de la conscience de l’homme en quête de vérité fondamentale.
EN COMBIEN DE DEGRES L INSTRUCTION S ECHELONNE-T-ELLE DANS VOTRE COMMUNAUTE ?
L’Initiation masculine est de nature pyramidale et aristocratique. Pyramidale parce qu’il y a une hiérarchie basée, non sur le pouvoir, le droit ou l’administratif, mais sur la notion de « Devoir ». Aristocratique, non sur une question de naissance ou de puissance matérielle, mais sur le degré d’élévation de la conscience du Frère et de sa pureté. La formule employée est « Selon les Nombres qui vous sont connus », le Nombre étant l’arcane de la connaissance des lois de la création et de l’élévation de pensée.
Pour percevoir progressivement ces Nombres, l’Initié parcourt trois échelons : Apprenti, Compagnons et Maître, au cours desquels il fera connaissance successivement avec les Mystères de l’Astrologie, de la Magie et de l’Alchimie, qui n’ont rien à voir avec les dérives actuelles. A noter qu’aucun délai n’est attribué pour le passage des grades, celui-ci étant fonction de l’évolution et de la vie selon la Règle ; il est décidé à l’unanimité par la Chambre du Milieu.
POURQUOI NE PARLEZ-VOUS PAS DES FEMMES ?
Sachez tout d’abord qu’il n’y a là aucun ostracisme. Les femmes, comme les hommes sont initiables mais par des voies différentes, ce qu’attestent l’histoire, la tradition et quelques exemples contemporains dans des sociétés dites « sauvages ». Structurellement l’homme et la femme sont différents et sont l’expression achevée de la bipolarité archétypale. Il n’y a pas opposition entre eux ni rivalité mais complémentarité ; en se réunissant ils reconstituent la fusion principielle, la résolution des contraires, la fusion du 1 et du 2 pour donner naissance au 3, ce troisième terme qu’est l’enfant, à l’instar du développement du vivant. La structure pyramidale et la symbolique de constructeur de la voie masculine ne peuvent correspondre à l’initiation féminine basée sur le concept du cercle, de la matrice gestatrice (la lance et la coupe). C’est donc les empêcher l’un et l’autre de se réaliser que de les mélanger dans une même Loge. Malheureusement le fil traditionnel de l’initiation féminine a été rompu en Occident et tout est à reconstruire, mais certainement pas dans un point de vue masculin.
QUELLES SONT LES CONDITIONS POUR DEVENIR FRANC-MACON ?
Il suffit de s’adresser à une des nombreuses obédiences qui existent en France : liste et coordonnées sur Internet.
Devenir initié authentique est un peu plus délicat car il existe encore très peu de Communautés véritablement initiatiques, tant souveraines et indépendantes qu’au sein des obédiences. Cela relève du jeu de piste ! Il convient, en priorité, d’en avoir le désir ardent et désintéressé, désir de modification intérieure de son être et de se donner entièrement à l’Autre. Ensuite, il faut chercher et éventuellement nous contacter.
AVEZ-VOUS UNE REFERENCE RELIGIEUSE ?
La voie initiatique est de nature ésotérique ; or les religions actuelles, dans leurs manifestations, sont uniquement exotériques, comme le sont d’ailleurs les obédiences maçonniques dans leurs gouvernances. Une référence religieuse n’a pas de sens. Par contre, un initié ne saurait être athée, pas plus que croyant d’ailleurs, ni mystique, mais il doit avoir la Foi (vertu cardinale) en un Principe de création invisible, incompréhensible, éternel et réel d’où émane un ordre du vivant (ordo ab chao).
Ce principe revêt différents noms selon l idée que l on se fait de la réalité et selon le lieu et le temps : Amon, Ra, Odin, Yahvé, Dieu, Manitou, Vishnou, Grand Architecte de l Univers... Le vocable Dieu est une vision anthropomorphique de la chrétienté laquelle, dans son exotérisme, en a fait le centre incontournable d une vérité révélée ce qui ne semble plus corrrespondre au nouveau déterminisme de l ère du Verseau.
Traditionnellement, l Homme est un composé tripartite corps-âme-Esprit. L Esprit n a pas le sens courant d intellect mais celui de part d incréé contenue en chacun ; l âme est la part subtile mais manifestée et individuelle.
COMPATIBILITE ENTRE INITIATION ET RELIGION
L’initiation est avant tout d’une extrême tolérance envers la pensée de ses membres. Il est exact que, par le passé, il n’y avait pas de fossé entre religion et initiation. En témoignent les ordres religieux qui véhiculaient les deux messages : l’exotérique et l’ésotérique ; dans le clergé des 16ème et 17ème siècles, il n’était pas rare de voir des prêtres fréquenter des loges, la quête étant la même et la liberté de pensée, la règle. C’est ce qui a apeuré Rome qui a craint de voir son dogme remis en question, d’où les excommunications !
Toutefois, sur le plan conceptuel, on peut se demander si une croyance en une vérité révélée par une religion est compatible avec une démarche authentiquement initiatique qui est la libération de tout conditionnement.
ETES-VOUS RECONNUS REGULIERS ?
Qu’entend-on par régularité ?
A l’heure actuelle, sur le plan obédientiel, est reconnu comme régulier un frère qui appartient à une loge affiliée à une Grande Loge reconnue comme régulière par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Cette régularité est purement administrative (voire politico-économique) et résulte de l’auto-attribution par cette Grande Loge anglaise du titre de Grande Loge mère de toutes les obédiences, sous prétexte qu’elle a été constituée au 18ème siècle parmi les toutes premières ! Ce fut un coup de génie permettant aux anglo-saxons d’étendre leur influence « urbi et orbi ».
Conceptuellement et étymologiquement, être régulier c’est travailler, œuvrer dans le respect de la Règle. Celle-ci est propre à chaque communauté initiatique et constitue l’ensemble des éléments lui permettant d’aider les frères qui la composent à comprendre les mystères de la création et à vivre dans le droit-fil de la pensée du Principe créateur.
La Règle est la constituante essentielle et le support des trois Grandes Lumières, avec l’Equerre et le Compas, et non un livre quelconque sur une vérité révélée.
FRANC-MACONNERIE ET PROGRES SOCIAL
Il est exact que la pensée maçonnique est à l’origine de nombreuses lois sociales et que de nombreux frères sont toujours impliqués dans cette démarche. Mais ceci est la partie visible de l’œuvre maçonnique. A l’instar des religions, la Franc-Maçonnerie a deux volets, l’un public tourné vers le plus grand nombre (exotérisme), et l’autre secret, pour quelques initiés, destiné à maintenir vivantes toutes les voies d’accomplissement qui mènent à la Connaissance (ésotérisme) dans le droit fil de la pensée traditionnelle immémoriale. A notre époque où règnent le matérialisme et l’humanisme, cet aspect est nié, voire brocardé et souvent ignoré.
VOTRE DEMARCHE EST-ELLE COUTEUSE FINANCIEREMENT ?
Dans une communauté initiatique, ainsi que son nom l’indique, tout est mis en commun. Il n’y a aucun problème individuel d’argent. Chacun participe en fonction de ses moyens (et discrètement avec le frère Trésorier). C’est le trésor de la loge qui règle tout ce qui doit l’être et qui reçoit, anonymement, les offrandes des frères. Ce qui fait que chacun peut, et doit, participer à toutes les activités de la communauté. N’étant pas reliés à une obédience, il n’y a aucune contribution à payer. Les seuls frais sont ceux nécessités pour l’hébergement et les frais de banquet (lequel est obligatoire après chaque tenue).
VOTRE RITUEL A-T-IL DES POINTS COMMUNS AVEC LE COMPAGNONAGE ?
Le rituel est la mise en œuvre d’un rite, lequel révèle un mythe créateur. En Occident, depuis des millénaires, celui-ci est solaire ; c’est le soleil qui est le symbole de la Lumière du Verbe et le créateur de toute chose. Créer, c’est construire, révéler une dynamique, une transmission d’énergie. Le concept a trouvé une voie de transmission au travers du symbolisme des bâtisseurs. La voie initiatique est celle des œuvrants dans tous les domaines de la vie. Elle demande à chacun de construire son propre temple pour l’intégrer à celui du temple communautaire universel, dans le strict respect de la loi du Principe. Cette référence lui fait évidemment trouver des points communs avec les confréries de métier dans la mesure où celles-ci sont toujours en osmose avec le mystère de la création.
La voie compagnonnique est une des voies majeures qui mènent à la Connaissance mais elle n’est pas la seule. L’initiation s’appuie elle aussi sur un symbolisme de construction dans ses aspects opératifs et spéculatifs (observer, guetter, étudier la théorie). Il ne s’agit plus actuellement de construire des monuments mais de proposer d’autres formes d’œuvres capables également de transmettre. L’œuvre est à la fois abstraite et concrète. Si la forme évolue, le fond, l’essence, sont toujours les mêmes depuis la création du monde : comprendre la vie. Un initié ne peut être qu’un œuvrant. |