LA LOGE HIRAM
Nous avons connu l’Initiation grâce à la Franc-Maçonnerie.
Un certain nombre d’entre nous ont plusieurs dizaines d’années d’appartenance aux obédiences. Certains ont parcouru tous les divers cursus et gravi la pyramide hiérarchique, depuis les loges dites bleues jusqu’au sommet des hauts grades.
Cependant, il est vite apparu, il y a de nombreuses années, qu’une loge ne pouvait s’épanouir que si elle est indépendante et souveraine. Souveraine, parce que seule l’assemblée des Maîtres de la loge, réunie en Chambre du Milieu, détient la totalité et la plénitude de la puissance initiatique. Indépendante car, en dehors du Grand Architecte de l’Univers, elle n’a de compte à rendre à personne, surtout pas à une entité administrative ou à de quelconques gardiens du rite.
Nous nous sommes aperçu que la démarche initiatique ne pouvait être individuelle, mais, qu’à l’exemple de nos prédécesseurs, il est indispensable de créer une Communauté d’œuvrants, support de la pensée spirituelle.
Cette communauté initiatique, bien dans le siècle, travaillant, ayant famille, femme et enfants, est dans ce monde sans être de ce monde. Elle se doit d’offrir en permanence les voies d’accomplissement et de transmission de toutes les formes sacrées de la vie.
Nous pratiquons le Rite Initiatique Traditionnel Ecossais et une Règle que nous avons formulée pour qu’elle soit adaptée à nos ambitions.
Hiram est une loge composée de Frères insatisfaits des discours habituels ressassés depuis des décennies sur les divers symboles composant l’ossature des rituels. Etudiant les témoignages laissés par nos ancêtres tout au long des millénaires, ils se sont aperçus que tous véhiculaient, sous des formes différentes, un message très particulier et que celui-ci était identique à lui-même au fil des siècles. Ils se sont également aperçus que la Franc-Maçonnerie en était détentrice mais que sa lecture en était déformée sinon occultée. La pensée rationaliste et la conception matérialiste de la vie avaient fait des ravages dans la pensée des hommes…
Ce message, de nature totalement ésotérique, a pour finalité de mener l’homme vers la Connaissance qui permet d’avoir la conscience de sa réalité au sein d’un Univers où le spirituel prédomine malgré sa négation par la pensée dominante moderne qui refuse tout ce qui n’est pas apparent.
En étudiant les rituels, ils se sont rendu compte qu’au-delà des explications moralisatrices, philosophiques, affectives ou partisanes, il y avait un sens caché qui permettait d’arriver à une perception conceptuelle ouvrant les portes sur le monde de la Connaissance pure, retrouvant par-là le message traditionnel véhiculé depuis l’apparition de l’homme sur terre. Bref, cela permettait de passer d’un exotérisme doctrinaire à un ésotérisme libérateur de la conscience, ce qui ouvre la voie vers la perception du Principe de Création.
S’inspirant de la transmission laissée par les Initiés passés à l’Orient éternel, ils ont créé une communauté initiatique autonome, libre de toute entrave administrative, de toute standardisation aliénante et réalisé une réelle fraternité selon le devoir et la Règle.
La base de l’activité de la R.L. Hiram est l’étude et la reformulation des rituels, la quête du message profond qui y est sous-jacente. Ceci a demandé de nombreuses années de travail offert au Tableau de Loge. Pensant avoir redécouvert quelques-uns des arcanes secrets de la Loi d’Harmonie (ou Règle), ce qui fut conforté par la comparaison avec les transmissions traditionnelles, elle a pensé qu’il était de son devoir d’offrir au plus grand nombre de Frères le résultat de sa réflexion.
Une juste perception du symbole est la porte ouverte sur l’invisible, sur la dimension spirituelle de la création. Ce qu’Hiram a fait, toute loge peut le faire, à condition d’œuvrer avec ferveur et désintéressement sur l’énigme du mythe d’Hiram, du rite de l’Ecossisme et de la magie des rituels ; quand ceux-ci sont vécus dans le plus profond de l’être, ils l’imprègnent et le transforment en être de connaissance et de lumière.
LE R.I.T.E.
Tout rite authentique est l’expression d’un mythe de création. Celui-ci est l’idée qu’ont les hommes de la perception du divin et de la genèse en dehors du lieu et du temps.
Le Rite Initiatique Traditionnel Ecossais est basé sur un mythe solaire et dérive de l’Ecossisme, notamment du Rite Ecossais Ancien et Accepté, héritier de l’ésotérisme égyptien et transmis en partie par la Grèce et des éléments judéo-chrétiens.
Pour être adapté aux hommes de la fin de l’ère des Poissons, il a été reformulé en fonction d’un long travail de plusieurs décennies. Il forme un tout cohérent, complet, loin de tout syncrétisme stérile et de digressions humaines, temporelles ou morales. Basé sur trois grades, il contient tous les éléments pour atteindre à la plus haute réalisation spirituelle dans une voie occidentale ; il n’y a rien au-delà. Une longue pratique, notamment du REAA jusqu’en ses plus hauts degrés, nous permet de l’affirmer.
Les Grands Mystères ont ceci de particulier qu’ils correspondent à la Connaissance de la Cause des causes. On ne les aborde pas progressivement, mais en y plongeant après la longue préparation des Petits Mystères. On est dedans ou non, jamais un peu ou beaucoup. Tout le reste n’est qu’éveil de conscience de cet état. Le voyage initiatique se déroule alors dans le divin, hors de la manifestation, sans fin et sans limites, alors qu’aux grades d’Apprenti et de Compagnon, il s’agit d’aller vers le divin, donc avec un but, des moyens techniques et en avançant progressivement.
Le frère qui bascule dans la Maîtrise devient, volens nolens, Hiram, certes virtuellement, mais dès lors le mystère du passage de l’existence humaine à une vie en éternité devient inscrit dans ses « gènes ». Son destin se métamorphose ; il ne s’appartient plus ; il est le Devoir fait homme et est consacré en totalité, sans réserve possible, au Principe de Création, à la Cause. Bien qu’individu incarné, son fondement n’est plus d’ordre humain et il en a conscience.
Connaissant les causes, les fonctions créatrices et les lois causales grâce à son long cheminement dans les Petits Mystères qui l’ont mené à l’état de Compagnon Fini, il entre dans la Cause.
Le mythe, mot qui a la même étymologie que mystère, en est la clef, véritable véhicule de la pensée sacrée, catalyseur nécessaire à la perception de la Cause des causes, voie d’accès à l’Unité. Il est l’expression du Mystère pour connaître dans la Cause. Il en est la porte et il est formulé par les mystères qui en sont donc les gardiens.
Celui d’Hiram est l’aboutissement actuel des mystères initiatiques dans la tradition de l’Ecossisme. Son archétype est le berceau dans lequel est placée la pensée ésotérique traditionnelle occidentale depuis plusieurs millénaires. Si l’on sait dégager le mythe d’Hiram des données hébraïques qui lui ont été artificiellement ajoutées (comme mélanger le temple édifié sur commande pour Salomon avec celui que les initiés font vivre), il pourra civiliser à nouveau l’Occident. Il correspond au mythe de l’Homme primordial ou cosmique (le Maître dans son essence) assassiné, démembré (son corps a été dispersé et a disparu), reconstitué et rendu à la vie par la Veuve (dans le nouveau Maître).
Les critères fondamentaux du RITE sont :
- La référence à un mythe unique, celui d’Hiram.
- Le travail sous les Trois Grandes Lumières que sont la Règle, l’Equerre et le Compas.
- Une hiérarchie en trois degrés (Apprenti – Compagnon - Maîtrise). Le grade de Compagnon est basé strictement sur l’Orient et le Trait.
- Manifestation des Lois Causales par trois Piliers (Sagesse – Force - Harmonie) et des fonctions créatrices par les Offices