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Chapitre 9 - L humanisme ou l erreur supreme

         L’humaniste poursuit un idéal dont le libre développement physique et moral ne souffre pas de restriction ni de limite. Ainsi l’homme, pris en temps que valeur supérieure, ne trouve ses sources d’épanouissement qu’à travers ses propres forces.

         Il ne peut envisager de se développer que par sa seule raison, se refusant ainsi d’utiliser tout signifiant permettant de sortir du monde profane.

         L’humanisme désigne ainsi une conception générale de la vie, politique, économique, éthique, fondée sur la croyance au salut de l’homme par lui-même. Celui-ci tente de s’attribuer le monde en évacuant la notion de divin.

         Cette croyance s’oppose rigoureusement au christianisme s’il est compris avant tout comme « la croyance au salut de l’homme par la seule force de dieu et par la foi » (de Rougemont).

         La transcendance n’a alors plus court car sans objet, loin de toutes les valeurs fondamentales transmises au fil des siècles par des générations d’hommes ayant la foi ainsi qu’une perception divine de la vie.

         Seul compte l’homme et en dehors de l’homme point de salut. L’humaniste n’a pas la perception qu’il est parcelle du cosmos, parcelle du divin. L’homme reste tourné vers l’homme, comble de la vanité humaine.

         L’homme tourné vers lui-même en oublie le ciel et se limite à ses forces et faiblesses ; il se coupe ainsi de la création et des Grands Mystères.

         En se tournant vers l’homme on renie la conscience du Soi ; on réfute la présence de l’esprit, du verbe créateur, dans un formidable péché d’orgueil, dans une incontestable vanité. L’humaniste évolue ainsi dans une pensée dualisante en dehors de toutes règles et d’ascèse.

         Ainsi l’homme n’est libre que dans le domaine de l’illusion. Comme le dit Schopenhauer, « l’homme peut certes faire ce qu’il veut, mais il ne peut vouloir ce qu’il veut ». Phrase redoutable qui devrait donner un peu d’humilité.

         Quel que soit le chemin pratiqué, il est en fait impossible de trouver un rapport entre l’humanisme et l’initiation. Cependant, nous devons savoir vers quoi celle-ci nous dirige et comment nous pouvons l’orienter. L’initié ne peut oublier l’homme mais il lève naturellement son regard conscient vers le ciel et la lumière pour proposer des horizons infinis à la hauteur des désirs en dehors de toute ambition.

         Ces considérations nous amènent à penser qu’un initié ne saurait être, de près ou de loin, un humaniste car on se trouve sur des plans conceptuels totalement inconciliables.

         En effet, l’initié ne peut admettre l’exclusion du phénomène de la création. Il ne peut pas œuvrer dans le temple s’il n’y a pas la présence des trois Grandes Lumières.

         Pour ne pas s’égarer, il a besoin de références, dont la principale est la Règle qu’un initié doit toujours avoir à l’esprit.

         Cependant, toute spiritualité dirigée vers l’homme transforme la notion de Règle en une notion de morale ; c’est-à-dire qu’elle fait regarder vers le bas et conduit à des comportements certes souvent corrects mais sans que l’on cerne réellement la raison, la cause.

         L’initié se tourne sans cesse vers la Cause, vers l’origine (et non vers le commencement qui est temporel). Tout ce qui naît procède d’une cause et ne survient pas spontanément par hasard.

         Les causes, au sens rationnel du terme, ne sont issues que du domaine manifesté, et sont bien appréhendées par la science. L’initié ne se contente pas de cela. Il recherche la Cause dans son sens primordial, dans le domaine du non-manifesté.

         Le monde des causes est dans l’invisible, au-delà des apparences. On peut considérer en première approche que les causes sont les dieux du ciel et de la terre, les manifestations des fonctions vitales, l’ensemble des règles du jeu de la vie.

         Ce monde des causes n’est pas de nature humaine. L’humain n’y a pas sa place, mais il peut accepter une projection humaine si elle est de la même nature que lui.

         C’est ce que tente l’initiation à partir de la parcelle de lumière des frères lors de chaque tenue. Ne nous y trompons pas, ce monde procède de la Cause, de l’incompréhensible, inabordable directement.

         C’est ce que certains appellent le dieu unique et sans nom. On ne peut l’appréhender que par le multiple, par les dieux, par les causes, par des noms innombrables. Tel est le Principe créateur et sa fonction de manifestation, le Grand Architecte de l’Univers.

         Dans ce monde des causes, on peut aussi bien aller en remontant vers la Cause, du créé à l’incréé, qu’en descendant et c’est l’incréé qui rayonne dans le créé. Et alors la hiérarchie divine est une manifestation de la Cause.

         Il y a une hiérarchie des dieux, une hiérarchie des causes et donc une hiérarchie des fonctions, et ainsi une hiérarchie d’offices. C’est pourquoi une communauté initiatique, par sa structure, rend totalement vivant et présent le monde des causes.

         Chaque fonction, comme chaque frère pris isolément, n’a aucune réalité. Chaque pierre ne doit sa signification qu’à l’ensemble de la construction. Telle est l’harmonie de l’univers. Cela ne peut se démontrer ni se prouver rationnellement, mais nous pouvons en avoir la certitude en rendant vivante notre conscience par un travail communautaire acharné.

         Cette certitude repose sur le témoignage de générations d’êtres de lumière depuis la naissance du premier homme, qui ont transcrit dans la pierre et dans la tradition orale, ce grand mystère.

         La période que nous traversons depuis plusieurs siècles est très difficile car ce point de vue ne recueille pas l’adhésion du plus grand nombre. Cela ne doit pas arrêter une communauté initiatique ; elle est destinée à se retrouver au centre du cercle, au centre de la pensée divine. Là, elle est à l’image du créateur, et elle peut alors affirmer que « l’homme est à la mesure de l’univers ».


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